« Aime-moi, tais-toi, n’interroge pas ! » supplie Barbe-Bleue. Mais la jeune Judith, qui entre dans la sombre demeure de son bien-aimé, ne l’entend pas. Fascinée par la face obscure et meurtrière de l’amour, en proie à la folle illusion de sauver l’homme qu’elle aime de la tragédie qu’elle soupçonne, dévorée par la curiosité et la jalousie, elle ouvre les sept portes des sept salles ruisselant de sang et de larmes dont elle a voulu les clés. L’unique opéra de Béla Bartók, créé à Budapest en 1918, est puissamment inspiré par l’unique opéra de Debussy Pelléas et Mélisande. Pas trace ici de réalisme psychologique :
« Laissons la musique parler » dit le prologue. Le metteur en scène ukrainien Andriy Zholdak, formé à l’école d’Anatoli Vassiliev à Moscou, signe également la scénographie et les lumières.
Il choisit de donner deux interprétations successives de l’opéra, comme deux hypothèses de l’inconscient à l’œuvre, les deux visages, salvateur et meurtrier, de l’amour.
Langue
En hongrois surtitré en français
Opéra en 1 acte et 1 prologue
Livret de Béla Balasz
Création à Budapest, 1918
Nouvelle production