Après avoir prêté sa voix majestueuse à de nombreux projets jazz, soul ou pop, Célia Kameni prend son envol. Accompagnée d’une section de cuivres spécialement réunie pour l’Opéra Underground, elle investit l’Amphi avec un répertoire de chansons originales qui défie les catégories, explorant le vaste nuancier sensible dont elle est l’incomparable interprète.
Pour une fois, usons sans crainte de superlatifs : les fidèles de l’Opéra Underground ne sont pas près d’oublier les apparitions quasi divines de Célia Kameni dans les somptueux programmes orchestrés en 2023 et 2024 par Raphaël Imbert dans la grande salle de l’Opéra. Là, de sa voix et sa présence magnétiques, elle semblait se promener comme en son jardin dans le répertoire de Nina Simone ou encore dans Les Marquises de Brel. La routine, serait-on presque tenté de dire… Car c’est ainsi que, depuis des années, à Lyon et ailleurs, sur scène comme sur disque, le public a pris coutume d’être subjugué par cette chanteuse suprêmement musicienne et magicienne, sublimant des projets et collaborations qu’elle traverse avec la même radieuse et imperturbable intensité.
Aujourd’hui, avec Méduse, c’est en créatrice souveraine qu’elle nous revient. Sa voix profonde et texturée investit un monde sonore dont elle a défini les contours mobiles, défiant toute classification. Des paysages mis en relief par le piano et les synthés de Thibault Gomez, le violoncelle de Juliette Serrad, la guitare de Giani Caserotto et la batterie de Julien Loutelier, et dont quelques renforts musicaux spécialement recrutées pour l’occasion viendront encore étoffer les nuances lors de ces deux dates-événements à l’Amphi. Et si, par ici, les esprits libres de Nina Simone, Nick Drake ou Joni Mitchell s’invitent encore par de lointains échos, si des liens subtils se tissent avec des voix plus contemporaines comme Moses Sumney, Shida Shababi ou Arooj Aftab, c’est bien la Célia Kameni humblement majestueuse et irréductible à elle-même qu’on retrouve avant tout, filant comme jamais son alliage unique de sons et de sentiments.
Ici, pas de réclusion volontaire dans une chapelle, pas de stratégie de positionnement : avec Méduse, c’est à une exploration de l’expérience humaine que Célia Kameni nous invite, à une immersion dans ses récits complexes et au plus près des émotions qui s’impriment dans chaque note.
Célia Kameni – chant, Giani Caserotto – guitare, Thibault Gomez – claviers, Juliette Serrad – violoncelle, Julien Loutelier – batterie, NN – cuivres.
Engagez-vous et contribuez à la concrétisation de ses missions et de ses projets