En 1987, Louis Sclavis sort l’album Chine. Son premier en tant que leader, aux commandes d’un groupe de têtes folles aux mains agiles, servant un cocktail énergisant de jazz et de folklores transfigurés. Trente-six ans après, ce nomade qui aime aller de l’avant par rebonds et échos enrichit son atlas imaginaire avec “India”. Rassemblant autour de lui la fine équipe de son album “Characters on a Wall” (Sarah Murcia à la contrebasse, Benjamin Moussay au piano, Christophe Lavergne à la batterie) et le trompettiste Olivier Laisney, il annonce un bouquet “de mélodies et d’ambiances soutenues par des pulsations et rythmes obstinés”. Avec, toujours, ce désir poétique de brouiller les cartes : “J’ai vu en Inde un théâtre sur les docks, de longs trains, j’ai en tête la première ascension du K2… Je souhaite faire entendre les sons d’un lieu lointain plus inventé que réel.”