En partenariat avec le réseau Traces, ce deuxième volet du cycle sur le cinéma algérien propose en deux soirées un coup de projecteur sur le réalisateur Rabah Ameur-Zaïmèche. Au programme, deux films qui, à vingt ans d’intervalle, dressent avec acuité un état des lieux de ce qu’on appelle communément “la banlieue” : “Wesh wesh, qu’est-ce qui se passe ?” (2001) et “Le gang des bois du Temple” (2023), que l’Opéra Underground propose en avant-première et en présence du réalisateur.
PROGRAMME
Mercredi 31 mai à 19h
“Wesh wesh, qu’est-ce qui se passe ?”, de Rabah Ameur-Zaïmèche (2001, 83 min).
Cité des Bosquets, Seine-Saint-Denis. De retour après avoir purgé une double peine de prison, Kamel tente, avec le soutien de sa famille, de se réinsérer dans le monde du travail. Mais il devient le témoin impuissant de la décomposition sociale de son quartier.
Présentation du film par Noria Haddadi, qui animera également un échange après la projection.
Jeudi 1er juin à 19h
Le gang des bois du Temple (2023), de Rabah Ameur-Zaïmèche (2023, 112 min)
Un militaire à la retraite vit dans le quartier populaire des Bois du Temple. Au moment où il enterre sa mère, son voisin Bébé, qui appartient à un groupe de gangsters de la cité, s'apprête à braquer le convoi d'un richissime prince arabe...
Présentation du film par Noria Haddadi, qui après la projection animera également une rencontre avec Rabah Ameur-Zaïmeche.
CARTOGRAPHIER LA BANLIEUE
Plus de 20 ans après son premier film Wesh wesh, qu’est-ce qui se passe ? Rabah Ameur-Zaïmeche fait son retour à Clichy-sous-bois, avec Le Gang des bois du Temple. Fin observateur, il nous livre un regard complexe sur ce qu’il est convenu d’appeler “la banlieue”. En effet, il dresse avec acuité un tableau plutôt sombre et marqué par le déterminisme de ce territoire, tout en laissant entrevoir des possibilités de solidarité et d’esprit de communauté. Alors que Wesh wesh, qu’est-ce qui se passe ? abordait courageusement la question de la double peine avec le retour d’Algérie d’un jeune qui y avait purgé sa condamnation, du racisme systémique et de “la banlieue” stigmatisée, Le gang des bois du Temple, sur fond de western urbain, nous montre un réel dominé par le rapport de force et par la loi des puissants.
À plus de 20 ans d’écart, les deux films se répondent et nous offrent la possibilité d’interroger l’évolution de ce territoire. Que sont devenus les jeunes qui tenaient les murs dans Wesh wesh, qu’est-ce qui se passe ?, et quelles sont aujourd’hui les dominations et les luttes à l’œuvre dans ce territoire disqualifié que l’on nomme “la banlieue” ?
Le réalisateur : Rabah Ameur-Zaïmeche
Né en 1966 en Algérie, Rabah Ameur-Zaïmeche arrive en France en 1968. Il grandit dans la cité des Bosquets à Montfermeil, en Seine-St-Denis. Après des études en sciences humaines, il fonde en 1999 la société Sarrazink Productions.
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