Voilà deux ans que la soul méditerranéenne de Crimi met en alerte nos radars sensibles. Car il y a de quoi être électrisé par cette ligne de feu tirée entre musiques du sud de l’Italie, raï et funk-rock. Crimi, c’est un groove qui tape comme un uppercut à l’estomac, un lyrisme qui n’est que brûlure, un art de la transe qui procède par lignes fulgurantes ou lentes spirales. C’est une musique à fleur d’âme, portée à même la peau par l’ex-Mazalda Julien Lesuisse (chant en sicilien, sax), gone à jamais envoûté par les mélopées qu’entonnait sa grand-mère. Après une résidence de travail, Crimi retrouve l’Amphi pour présenter son deuxième album, faire muter l’exercice du live vers la danse et le jeu, pousser plus loin l’expérience de l’ivresse des profondeurs. Celles des émotions et des souvenirs. Celles des liens ultra-sensibles entre le Maghreb et l’Europe, aussi.