A partir du Schuhplatter, cette danse traditionnelle du Tyrol consistant à frapper ses chaussures et ses jambes avec les mains, Sciarroni élabore une série de combinaisons qui éprouve l'endurance des corps des danseurs. Comme dans On achève bien les chevaux, la pièce s'achève quand il ne reste plus qu'un danseur sur scène ou plus aucun spectateur !
Archaïsmes et clubbing
Venu des arts visuels et de la performance, Alessandro Sciarroni est fasciné par les limites de la performance des corps et l'épuisement des formes, comme il l'avait montré en 2016 avec TURNING-Motion Sickness, véritable expérience mystique créée pour le Ballet de l'Opéra de Lyon, Le chorégraphe italien retrouve ici le Ballet lyonnais pour re-créer l'une de ses œuvres emblématiques, troisième volet d'un triptyque commencé avec Untitled et Aurora. A partir de motifs inspirés du Schuhplatter tyrolien, Alessandro Sciarroni réinscrit des archaïsmes dans les imaginaires collectifs du clubbing, pour mieux les ancrer dans notre époque. A l'œuvre : une mécanique implacable qui révèle par de menues variations sur un canevas pré-établi, une métaphore du monde et du temps qui nous affecte. Une performance post-moderne à la fois physique et intellectuelle, totalement hypnotique, qui mène sa forme et son propos à son épuisement.