SPECTACLE ANNULÉ
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A vingt-cinq ans d'intervalles, Lucinda Childs, Anne Teresa de Keermaeker et Maguy Marin ont travaillé sur la Grosse Fuge de Beethoven pour en livrer trois partitions dansées qui sont autant de visions de l'œuvre et de conceptions de la danse, ici confrontées au regard forcément curieux du spectateur.
Une œuvre, trois couronnes
Créée en 2016 pour le Ballet de l'Opéra de Lyon, La Grande Fugue selon Lucinda Childs offre une vision abstraite de l'œuvre de Beethoven. Dans un espace clair et lumineux, une cage de dentelle éclairée comme une lanterne projette ses ornements stylisés, où la chorégraphie se déploie entre vocabulaire classique et géométrie contemporaine.
C'est une résonance intime avec la partition de Beethoven qui porte la vision d'Anne Teresa de Keersmaeker. La chorégraphe y transpose les contre-points en une série de phrases gestuelles répétés en écho par six danseurs et deux danseuses. Une œuvre volontairement dénuée d'esthétisme qui célèbre la liberté des corps et assume la masculinité de son vocabulaire.
La Grosse Fugue de Maguy Marin est l'un des « classiques » du Ballet de l'Opéra de Lyon. Une œuvre, aux frontières du classique et du contemporain, que la chorégraphe lyonnaise souhaitait faire résonner avec « l'état d'enthousiasme et de désespérance » de la composition de Beethoven. Et y parvient en lançant quatre danseuses en robe rouge sang dans un tourbillon de vie qui se fait course contre la mort.