Carte blanche des étudiants du Département de musique ancienne
Xavier Sichel, Loïc Simonet : violons
Minori Deguchi : alto
Clara Fellmann : violoncelle
Pablo de Vega : continuo clavier
Lorentz Réty : hautbois
Pierre Fournier : traverso
Léo Fernique : contreténor
Noé Chapolard : basse
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Ouverture de BWV 182 pour flûte, cordes et continuo
Cantate BWV 30 – Récitatif-aria-choral
Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Ouverture de “Du Daniel”
Cantate TWV 1:529 "Es sind schon die Letzte Zeiten", pour basse, hautbois, cordes et continuo
Johann Sebastian Bach
Ouverture de BWV 196 pour cordes et continuo
Georg Philipp Telemann
Cantate TWV 1:1498 "Wandelt in der Liebe" pour alto, flûte et continuo
Johann Sebastian Bach
Extrait de BWV 159, Air et choral pour basse, hautbois, cordes et continuo
À l’origine du projet
Notre ensemble s’est formé autour du désir de reprendre contact avec des chefs d’œuvre peu connus de compositeurs du XVIIIe siècle et de les interpréter avec un regard nouveau. L’année 2017-2018 étant consacrée à G.P. Telemann, nous avons choisi d’explorer ses cantates de chambre. En mêlant ces cantates à des œuvres plus familières (dans ce programme, la musique instrumentale sacrée de Bach avec la musique vocale de chambre de Telemann), nous souhaitons créer un espace musical dans lequel l’auditeur exerce sa capacité de critique, non pas pour comparer mais plutôt pour tracer des liens entre ce qu’il connaît et ce qu’il découvre, et lui permettre de s’emparer de l’œuvre dans son contexte.
Le programme que nous avons choisi se préoccupe d’un style propre à Telemann, la cantate de chambre, plus comparable à de la musique de divertissement instrumental qu’aux monuments religieux de J.-S. Bach qui viennent à l’esprit à l’évocation du mot « cantate ».
Nous avons donc choisi de les faire dialoguer avec de la musique instrumentale de Bach qui est quant à elle, destinée à l’église, mais paraphrase le style intimiste des divertissements de chambre de l’époque. Ce programme constitué de deux genres parents, dans leurs formes les plus sublimes et abouties, offre un point de rencontre pour ces deux styles, tous deux rattachés à la musique de chambre et à l’univers profane, alors qu’elles se destinent chacune à leur manière, à une forme de culte religieux. Par ailleurs, ces deux formes musicales restent à (re-)découvrir pour de nombreux auditeurs et leur juxtaposition nous permet d’apporter une interprétation fraiche à ces corpus.
Le choix du travail sur instruments historiques
Notre choix de travailler sur instruments d’époques correspondant aux compositeurs que nous jouons nous permet de redonner vie à la musique avec une plus grande fidélité tant au niveau de la sonorité que de l’articulation ou du phrasé. Ces instruments avec leur couleurs, leur ergonomie, et leurs qualités et contraintes acoustiques propres nous permettent une compréhension plus profondes du sens à redonner à la musique qui leur est destinée. De la facture instrumentale de chaque époque au gré des nécessités des compositeurs se définissent une esthétique, un « bon goût » et une appréhension propre de la musique à chaque période et à chaque lieu géographique. C’est à la fois l’outil et ses limites qui font l’essence de tout style musical : l’expressivité, la virtuosité, la douceur ou la vigueur qu’on peut tirer d’un instrument sont essentiels à la créativité du compositeur.
Aujourd’hui avec l’héritage de plus de cinquante ans d’expérience et de recherche dans le domaine de la pratique historiquement informée et de la facture instrumentale historique, il nous est offert une possibilité neuve vis à vis de ces instruments et de leur pratique : prendre notre place d’interprètes. Nous arrivons à la suite d’une génération de musiciens qui a fondé les piliers de l’interprétation de la musique ancienne - reproduire avec fidélité, viser l’authenticité et la précision de restitution, la reconstitution des méthodes d’exécution. Nous en héritons l’immense privilège de pouvoir nous saisir d’instruments anciens (construits avec précision et finesse à partir de modèles encore existants conservés dans différent musées dans le monde) avec leurs contraintes matérielles qui ont défini le jeu et l’écriture musicale de leur temps, et munis de ces outils et nos connaissances, d’interpréter les œuvres avec bien plus de liberté qu’avec leurs pendants modernes.
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