• 2012/2013
  • Danse
  • Danse

Giselle

Mats Ek

    Présentation

    Lieu : Maison de la danse

    Une héroïne du ballet romantique se réinvente sous l’œil acéré du chorégraphe Mats Ek. Cette Giselle bien de son époque, la nôtre, fait les beaux soirs du Ballet de l’Opéra de Lyon. Entre douce ironie et amour défendu, la danse du Suédois est un baume pour les cœurs.

    Une corde, rien de plus, semble retenir Giselle au monde extérieur comme à son amoureux Hilarion ou à ses amis paysans. Reprenant la trame du ballet romantique par excellence qu’est Giselle – créé en 1841 à Paris –, le suédois Mats Ek en imagine une autre version bien des années plus tard. Deux actes, une confrontation entre les puissants et les pauvres, le fantastique qui se coule dans le réel, sa Giselle reprend les fondamentaux du drame. Mais il fait de son personnage principal une laissée-pourcompte de l’amour qui se laisse prendre aux jeux d’un prince Albrecht pas si charmant pour le coup. Là où la Giselle romantique en perdait la vie, rejoignant le royaume des Wilis – ces âmes errantes et vengeresses –, Mats Ek opte pour la folie et un univers d’asile avec une robe-camisole pour habiller sa Giselle. À moins que la solitude ne soit sa seule protection contre le monde extérieur. La grammaire du chorégraphe vient soutenir son propos : jambes écartées ou pliées qui donnent aux danseurs des allures de volatiles, scènes moqueuses où Giselle nargue le prince lui collant le nez sous son menton, et grands jetés exécutés comme si la vie en dépendait. On retrouve en scène une partie de ce vocabulaire chorégraphique qui a fait la réputation de Mats Ek, fils d’une famille d’artistes avec pour mère Birgit Cullberg qui fondera les ballets du même nom. L’intelligence du créateur est d’ancrer ses personnages dans un monde proche de nous sans pour autant céder à la facilité de l’expressionnisme
    contemporain. Le décor, constitué de grandes toiles peintes, suggère plus qu’il n’impose un cadre. Le pardon de Giselle n’est pas gagné même si au final les rivaux, Albrecht et Hilarion, s’entraident au lieu de se détester. Cette Giselle méritait une compagnie de choix : le Ballet de l’Opéra de Lyon a su l’adopter. La troupe a fait sienne les codes gestuels de Mats Ek, une danse expressive mais sans excès, une base classique qui pousse chacun plus loin dans ses retranchements. Carmen ou La Belle au bois dormant n’ont pas résisté non plus à la vision décapante de Mats Ek : Giselle leur montre la voie.

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