Création de Rachid Ouramdane, chorégraphe
Pour Leoannis Pupo-Guillen, interprète du Ballet de l'Opéra de Lyon
Renversant l'ordre naturel des responsabilités, le chorégraphe Rachid Ouramdane, influencé par le contexte sanitaire mondial et l'importance du soin, imagine une situation où les enfants prendraient en charge leurs aînés. Et interroge également la mémoire. Au centre, porté par la dramaturgie de l'Adagio pour cordes de Samuel Barber, le danseur Leoannis Pupo-Guillen danse comme amnésique dont les souvenirs reviendraient peu à peu à la mémoire par la grâce du geste. Ce solo, Rachid Ouramdane le veut également comme un hommage au dernier grand saut, véritable baroud d'honneur du mythe Nijinski que la schizophrénie avait conduit à l'hôpital psychiatrique.
Note d'intention
Dans un moment où prendre soin des uns et des autres devient impératif, j'ai souhaité m'intéresser à la situation où les enfants ont à s'occuper des adultes qui les entourent. Une inversion des responsabilités que nombre d’entre-eux doivent parfois endosser. Au travers d'un solo qui met en scène un danseur (l'artiste Léoannis Pupo-Guillen) qui semble perdre la mémoire, ce solo donne à voir une danse qui apparaît comme des souvenirs remontent à la surface et qu'un enfant tentent de rappeler à l'adulte dont il s'occupe. Une façon d'atteindre la mémoire par le geste. Une danse qui jaillit tel le dernier saut de Vaslav Nijinsky photographié dans l'asile psychiatrique où il était interné après avoir perdu toutes ses facultés mentales, et où face à un danseur qui lui avait rendu visite pour interpréter une de ses danses passées, Vaslav Nijinsky réalisa un dernier grand saut.
Solo - création juin 2021
Durée : 13 min
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