Chef d'orchestre

Johannes Debus

Né en 1974, le chef d’orchestre Johannes Debus se considère comme un généraliste. Il se sent aussi à l’aise avec Monteverdi et la période classique viennoise qu’avec Janáček, la musique du XXe siècle et la musique contemporaine.
C’est à l’âge de quatorze ans qu’il se rend compte de la transformation des gestes artistiques en musique, alors qu’il regarde un concert de Bruckner avec Günter Wand à la télévision. « J’ai compris la synergie mystique que les mouvements des mains, les gestes, le langage corporel et la musique peuvent créer, comment ils peuvent façonner une idée musicale commune. C’était magnétique. »
Johannes Debus apprend son métier à l’Opéra de Francfort, où il commence à travailler comme répétiteur en 1998, après avoir terminé ses études de direction d’orchestre à Hambourg. Il développe un répertoire allant de Mozart à Verdi et Thomas Adès. C’est à Francfort qu’il rencontre également Hans Werner Henze, avec qui il entretient une étroite amitié jusqu’au décès de ce dernier.
Pour Johannes Debus, la musique naît du dialogue réciproque entre le chef d’orchestre et l’orchestre. « En tant que chef d’orchestre, je dois avoir une idée claire de la façon dont je veux que la musique soit jouée et de la façon dont je veux la communiquer. En même temps, je dois écouter ce que ce groupe de musiciens hautement qualifiés propose, l’accepter et essayer de l’incorporer. » Il ne se considère pas comme un maestro dans une tour d’ivoire, mais plutôt comme le bâtisseur d’une entité fluide composée de jeu et d’écoute.
Il est directeur musical de la Canadian Opera Company à Toronto depuis 2009 et, sous sa direction, la plus grande maison d’opéra du Canada ne cesse de gagner en visibilité au niveau international. Outre ses engagements en tant que chef d’orchestre, il se consacre de plus en plus à l’enseignement : il est directeur de la seule académie orchestrale d’Amérique du Nord spécialisée dans l’opéra à Toronto et dirige régulièrement des concerts avec les étudiants du Royal Conservatory Orchestra. Il donne également des master classes au Festival de musique d’Aspen, dans le Colorado.
En Amérique du Nord, il est invité par de grands orchestres symphoniques tels que l’Orchestre de Cleveland et l’Orchestre symphonique de Boston. En 2016, il fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York en dirigeant Salomé (R. Strauss). En Europe, il est à la tête de l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne, de l’Orchestre symphonique de la radio de Francfort et de l’Orchestre Hallé. Il collabore également avec l’Opéra de Munich, le Staatsoper de Berlin, l’Opéra de Francfort, l’English National Opera et l’Opéra de Lyon. En 2014, il fait ses débuts aux BBC Proms avec le Britten Sinfonia, et, en 2015, dirige une nouvelle production des Contes d’Hoffmann (Offenbach) au Festival de Brégence. Il se produit dans plusieurs festivals comme la Biennale de Venise, le Festival d’Automne à Paris, le Lincoln Center Festival, la Ruhrtriennale, le Suntory Summer Festival et le Festival de Spolète. En parallèle, il poursuit des collaborations avec des ensembles de musique nouvelle, tels que l’Ensemble intercontemporain, l’Ensemble Modern et le Klangforum Wien.
À l’Opéra de Lyon, Johannes Debus a dirigé Hanjo de Toshio Hosokawa en 2008.

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