Dans cette histoire de mouvement perpétuel qu’est La Mòssa, il y a un c(h)œur de quatre artistes bien décidées à mêler leurs voix et percussions en secouant quelques stéréotypes. Abreuvées à la source de multiples répertoires traditionnels, Emmanuelle Ader, Sara Giommetti, Aude Marchand et Lilia Ruocco polissaient en 2019 un bijou de premier album, a moss’. Avec Wanda Pétrichor (2023), elles ont créé un ensemble de compositions bien ancrées dans le présent, bouleversant avec plus d’âpreté des rythmiques et mélodies venues de traditions séculaires. Chaque membre du groupe participe à cette grande agape musicale, tout à la fois subtile, fiévreuse et engagée. On y trouve des goûts venus de terres de métissages : l’Italie méridionale comme terreau originel, La Réunion et ses mots bonbons-piments, l’Espagne poétisée par García Lorca, l’Occitanie forte en gueule… Trois reprises se mêlent à ce nouveau set – des réinterprétations hybrides venues de Suède, du Venezuela et des Pouilles. À la recherche de sonorités plus rugueuses, le quatuor convoque avec force les percussions, qui deviennent une cinquième voix et ajoutent de la matière. La Mòssa est toujours en mouvement !
(texte : © Amaury Rullière)