Originaire de Rieden, la metteuse en scène allemande Andrea Breth étudie la littérature à l’Université de Heidelberg de 1971 à 1973. Ses premiers engagements la conduisent à Brême, à Wiesbaden, à Hambourg, à Berlin et à Zurich. Avec sa mise en scène de La Maison de Bernarda Alba de Lorca en 1985, elle est invitée au Theatertreffen de Berlin, qui la réinvitera à de multiples reprises par la suite. Désignée metteuse en scène de l’année 1985 par le magazine Theater heute, elle entame une collaboration avec le Schauspielhaus de Bochum de 1986 à 1989, puis prend la tête de la Schaubühne de Berlin comme directrice artistique de 1992 à 1997. Enfin, de 1999 à 2006, elle est metteuse en scène résidente au Burgtheater de Vienne. Ses productions théâtrales sont présentées notamment à Bochum, à Francfort, à Düsseldorf, à Munich, à Vienne, au Berliner Ensemble, ainsi qu’au Holland Festival à Amsterdam.
Elle fait ses débuts en tant que metteuse en scène d’opéra en 2000 à Leipzig (Orfeo ed Euridice de Gluck). D’autres productions d’opéra suivent au Festival de Salzbourg (Eugène Onéguine de Tchaïkovski), aux Wiener Festwochen (Le Château de Barbe-Bleue de Bartók), au Staatsoper de Berlin (Médée de Cherubini, Lulu et Wozzeck de Berg), au Theater an der Wien (L’Ange de Feu de Prokofiev) et à l’Opéra de Stuttgart (La Fiancée vendue de Smetana et Jakob Lenz de Wolfgang Rihm). Elle travaille en étroite collaboration avec la Monnaie de Bruxelles (La Traviata de Verdi, Katia Kabanova de Janáček, Le Tour d’écrou de Britten, et Das Gehege / Il prigioniero, un diptyque réunissant les œuvres de Dallapiccola et Wolfgang Rihm) et avec l’Opéra national des Pays-Bas à Amsterdam (Le Joueur de Prokofiev, Macbeth de Verdi et Manon Lescaut de Puccini). Au Festival d’Aix-en-Provence, elle met en scène Jakob Lenz de Wolfgang Rihm, spectacle élu meilleure production européenne d’opéra par la presse internationale en 2019, et enseigne à l’Académie du Festival. Sa vision de Salomé de Richard Strauss est présentée en 2022 au Grand Théâtre de Provence.
Ses productions d’opéra sont marquées par sa collaboration avec des chefs d’orchestre tels que Nikolaus Harnoncourt, Daniel Barenboim, Ingo Metzmacher et Simon Rattle, entre autres.
Elle reçoit plusieurs prix comme le Prix Fritz Kortner, le Prix Schiller en 2015, le Prix Joana Maria Gorvin en 2020, le Prix Faust en 2015 pour Jakob Lenz, ainsi que le Prix Nestroy en 2003, 2011 et 2016. Elle reçoit la Croix d’honneur en Autriche et la Grande Croix de l’Ordre du mérité en Allemagne, et est membre de l’Académie des arts de Berlin, de l’Académie bavaroise des arts, de l’Académie des arts du spectacle de Francfort. Andrea Breth est également professeure à la Haute École d’art dramatique Ernst Busch de Berlin.