À l’origine de l’Opéra itinérant, le constat est géographique. Par la mobilité artistique, il s’agit d’abolir les frontières qui éloignent les résidents et résidentes des communes rurales et périurbaines de l’offre culturelle urbaine. Car, autant que les montagnes et les vallées, ce qui éloigne les hommes et les femmes de l’Opéra, ce peut être aussi l’argent, la santé, la crainte de ne pas être à sa place, et même… les idées reçues.

De constat géographique en constat social, de constat social en constat éducatif, de constat éducatif en constat urbain, l’Opéra de Lyon propose de construire un important projet de démocratie artistique et culturelle. Épaulée par les collectivités locales territoriales, régionales et par l’État, la mise en oeuvre de ce projet d’Opéra itinérant passe par des dispositifs spécifiques de médiation et de rencontres dans lesquels s’impliqueront les équipes des actions culturelles et éducatives de l’Opéra de Lyon en amont et en aval de la représentation, mais aussi des associations, des communes, des maisons de quartier, des services pédagogiques ou encore des équipes hospitalières.

Pour la saison 2024-2025, l’Opéra de Lyon a passé commande de l’oeuvre Le Sang du glacier à l’autrice Lucie Vérot Solaure, à la compositrice Claire-Mélanie Sinnhuber et à la metteuse en scène Angélique Clairand. Après sa création au Théâtre du Point du Jour à Lyon, cet opéra partira en itinérance huit semaines durant, de janvier à mars 2025 grâce à un Camion-Opéra, sur le territoire Auvergne-Rhône-Alpes, dans des communes de la Métropole de Lyon et du département du Rhône, dans des communes d’autres départements de la Région et bien sûr dans les quartiers prioritaires de la Ville de Lyon. Nous tenons à faire émerger cette partie de la programmation avec comme objectif près de cinquante représentations pour commencer. Ce qui est ambitieux. Et ce n’est pas tout : l’itinérance se poursuivra ensuite de manière complémentaire dans des salles de spectacles ou dans le Camion-Opéra, le long des berges du Rhône.

Depuis la première expérience d’itinérance en 2021‑2022, avec l’opéra Zylan ne chantera plus de Diana Soh, ce projet permet la rencontre en toutes circonstances des publics et des oeuvres que tout concourt à séparer. Catalyseur d’échanges, d’émotions, de débats, de prises de conscience, de découvertes, de nouveaux imaginaires, l’Opéra itinérant provoque la rencontre avec les autres et avec soi-même. Une rencontre qui durera le temps d’une représentation partagée et qui se prolongera par de multiples résonances.

Le dispositif
Sur une place des fêtes, dans une cour de lycée, sur l’esplanade d’un centre hospitalier : quand il ne sera pas accueilli par une salle de spectacle, l’Opéra itinérant se déroulera dans un Camion-Opéra à la rencontre de tous les publics et dans tous les territoires. La structure du Camion-Opéra est pour cela composée de trois modules adaptables : une scène, des gradins et une extension en forme de chapiteau disposant d’un espace d’accueil convivial.