Pour la sortie de son nouvel album Mama forgot her name was Miracle, Mélissa Laveaux vient chanter sa vision syncrétique de la pop dans la grande salle de l’Opéra. Qu’elles se parent des atours du folk, de la soul ou des traditions caribéennes, qu’elles puisent leur verbe aux sources ou à la confluence de l’anglais, du créole et du français, ses chansons finissent toujours par raconter son chemin d’enfant de l’exil. Née à Montréal de parents haïtiens puis élevée à Ottawa, cette artiste aujourd’hui installée à Paris – mais toujours en mouvement – porte en elle le destin d’une identité que le déracinement aurait pu éteindre, et que l’amour sans réserves de la musique a embrasé à jamais. Un amour qui l’a poussé à dévorer avec le même appétit chanson française et hip-hop, folk nord-américain et traditions haïtiennes, jazz vocal et soul de toutes les époques, Elliott Smith et Lizzo, Björk et Tyler the Creator. Cette puissance syncrétique sans limites, elle la déchaîne encore dans son nouvel album : un recueil de « berceuses pour adultes, des berceuses avec du rythme, à rester debout », qu’elle présente aussi comme « des chants de liberté, des prières, des sortilèges, des baumes de protection pour vos voyages douloureux ». Mélissa Laveaux a quelque chose d’une chanteuse de rock. Un rock généreux et vierge de tout cliché, un rock à part, un rock à elle, s’affichant comme musique créole par excellence et touchant à la seule forme d’universalité qu’Edouard Glissant appelait vraiment de ses vœux, c’est-à-dire “la mise en relation de toutes les particularités du monde, sans en oublier aucune.

Avec :

Mélissa Laveaux – Chant, guitare, Elise Blanchard – Basse, Martin Wangermée – Batterie, Julien Cavard – Guitare, clavier, saxophone, chœurs