L'adaptation controversée du premier roman – épistolaire – et succès colossal de Goethe par Jules Massenet. Un drame lyrique, sommet de romantisme sur la complexité des affects, devenu chef d'œuvre populaire.

L'histoire
Lorsque Werther tombe amoureux de Charlotte, la fille du bailli de Wetzlar, celle-ci ne peut rester insensible à sa déclaration au clair de Lune. Mais elle a promis à sa mère mourante d'épouser Albert. Eperdu, Werther écrit des lettres passionnées à sa belle qui l'éconduira pour de bon après un baiser. Provoquant le suicide de Werther.

Confusion des sentiments
A sa sortie en 1774, Les Souffrances du jeune Werther fut aussi acclamé que controversé. Et pour cause : Goethe fut accusé de faire l'apologie du suicide, geste romantique ultime mais surtout tabou sociétal. L'adaptation qu'en fit Jules Massenet ne fut guère plus simple à faire accepter. C'est dans la difficulté qu'il travailla pendant une décennie à cet opéra finalement créé à Vienne – en langue allemande – en 1892. Après bien des réticences, la pièce finira par être jouée, en français, à Paris sur la foi de son succès autrichien. Massenet et son librettiste Edouard Blau ont pris quelques libertés avec l'œuvre de Goethe pour livrer un opéra où le tragique côtoie le comique et la gravité, la légèreté, où la passion s'achève dans une sérénité consolatrice. Sous la baguette de Daniele Rustioni, on peut compter sur l'Orchestre de l'Opéra de Lyon et un casting d'excellence (Simon Keenlyside en Werther, Stéphanie d'Oustrac en Charlotte, Jean-Sébastien Bou, Florie Valiquette...) pour livrer une interprétation rutilante de cette partition soulignant à merveille la confusion des sentiments.

Drame lyrique en trois actes et cinq tableaux,1892
Livret d’Édouard Blau

En coproduction avec le Théâtre des Champs-Elysées, et l'Auditorium - Orchestre national de Lyon