L'histoire
On ne présente plus Roméo et Juliette, classique parmi les classiques de Shakespeare, maintes fois adapté, en plus du théâtre évidemment, à l'opéra. L'histoire de deux amants maudits dont l'amour est rendu impossible par une haine familiale ancestrale qui les entraînera dans la violence et la mort.
Une œuvre minimaliste et anti-romantique
Amoureux de Berlin et proche de l'avant-garde de Paul Hindemith et Kurt Weill, influencé par Milhaud et Stravinsky, Boris Blacher est un compositeur populaire dans l'Allemagne des années 30. Lorsqu'il est exclu de son poste au conservatoire de Dresde, les nazis considérant sa musique allègre et festive comme « dégénérée » et « juive », Blacher n'en continue pas moins de composer et d'être joué.
Contraint à l'exil, c'est en Autriche que Blacher écrit son Roméo et Juliette, une œuvre volontairement minimaliste – elle doit, contexte oblige, pouvoir être jouée partout –, anti-romantique et radicale. Fidèle à la langue originale de Shakespeare, elle se distingue pourtant par une distribution des personnages d'une étonnante modernité. Les amants de Vérone étant incarnés à tour de rôle par un groupe de chanteurs, la notion de personnage se trouve alors éclatée pour porter collectivement une poésie shakespearienne qui côtoie la tradition musicale du cabaret berlinois.
Écouter la présentation d’Emmanuel Calef, directeur musical
Opéra de chambre en trois parties, 1944
Livret du compositeur, d’après William Shakespeare
Reprise de la production de 2015 de l’Opéra de Lyon
En coproduction avec le Théâtre de la Croix-Rousse