Il est possible que Watchdog ne corresponde pas exactement à l’idée que vous vous faites d’un groupe de jazz, de rock instrumental, ou d’un duo de musique contemporaine. Et c’est tant mieux. Watchdog s’intéresse de près aux musiques qui l’inspirent, mais sans souci aucun de s’inscrire dans un style identifiable. Leur approche est celle d’omnivores musicaux qui ont su recréer leur propre univers de manière apparemment nonchalante. Le duo augmenté est composé des claviers tous acabits de Anne Quillier, des clarinettes de Pierre Horckmans et assisté en coulisses d’Adrian Bourget – ingénieur trafiquant en sons et artifices. Leur musique est originale, composée avec une part d’improvisation, une très grande attention aux détails de textures, d’ambiances sonores et une palette de références, pas toujours reconnaissables. Sur leur dernier album – le magnifique Can of Worms, chaque morceau est sculpté de manière si précise, si méticuleuse, que le disque s’apparente presque à un disque de pop – sans artifices précieux. Une très belle réussite.