Comment résumer en peu de mots le parcours et le langage musical à nul autre pareil de la violoncelliste Léonore Grollemund ? C'est d’abord une plongée, toute jeune, dans des traditions populaires au style très ornementé : celles d'Auvergne et du Centre de la France, pour commencer ; puis, rencontres à l’appui, celles des tsiganes de Roumanie, et des musiciens de Turquie ; ou encore les chants extraordinaires des rébètes grecs d'il y a 100 ans. C'est le fil de ces mélodies au chant nostalgique et virtuose des frontières de l'Europe, là ou l'Orient a imprimé sa couleur et les danseurs leur rythme, que le violoncelle de Léonore Grollemund aime chanter et puiser son inspiration – même quand il revient à sa nature première, harmonique et orchestrale. Entre compositions chantées, improvisations et mélodies de répertoire, toutes les fréquences se retrouvent ainsi mêlées dans une mémoire sur laquelle le temps n'a pas de prise : l’émotion vibre toujours quelque part dans le cosmos, nous traversant quand nous la convoquons pour rendre hommage aux ancêtres et à ceux qui, hier, se sont battus pour la liberté d’aujourd'hui.