Sous le nom crépusculaire de Vesperland, le Lyonnais Mikael Cointepas accomplit depuis une dizaine d’années un lumineux “labour of love” : il met en musique et en valeur les plus belles pages de la poésie anglophone du XIXe siècle. Entreprise périlleuse qui, entre ses mains subtiles, devient coup de maître. Après William Blake, Emily Dickinson ou Yeats, Cointepas, dans son tout récent album EXIT, s’attache à la figure méconnue d’Edwin Arlington Robinson, dont l’écriture transmet le “reflet noir d’un rêve américain qui aurait mal tourné”. Composées à la pointe d’une écriture suggestive que la fièvre parcourt régulièrement, les chansons de Vesperland laissent à nos antennes sensibles le soin de percer (ou pas) la part d’ombre et de mystère de ces textes – respectant ainsi la juste consigne de Yeats, selon laquelle “ce qui peut être expliqué n’est pas de la poésie”.