Qu’y a-t-il de commun entre Elina Makropoulos, née en Crète en 1575, Ellian MacGregor dans les années 1820, Eugenia Montez cinquante ans plus tard, et la sublime cantatrice Emilia Marty qui rend les hommes fous d’amour en cette année 1912 ? Deux lettres initiales : E et M. C’est qu’il s’agit de la même femme, condamnée à vivre éternellement parce qu’elle a dû boire l’élixir d’immortalité inventé par son père voilà plus de 300 ans.
Qu’est-ce que vivre lorsque l’on a déjà tout vécu, tout senti, tout appris, lorsque le temps et la répétition émoussent toute émotion, tout désir, tout plaisir et qu’il ne reste que lassitude et ennui ? Emilia Marty est « froide comme une morte », dit son dernier amant. Tout juste frémit-elle encore lorsque surgit le vieux Hank, qu’elle aima cinquante ans auparavant, et qu’elle évoque le Baron Ferdinand Josef, qui fut le grand amour de sa trop longue vie : ces deux moments sont les sommets lyriques de l’opéra. Mais il y a aussi la jeune chanteuse débutante Krista, si douée, si passionnée, et c’est peut-être grâce à elle qu’Elina peut enfin mourir et à travers elle qu’elle atteint à une éternité véritable.
Langue
En tchèque surtitré en français
Opéra en 3 actes
Livret du compositeur d'après la pièce de Karel Čapek
Création à Brno en 1926
Nouvelle production